Je vous ai déjà parlé de Meg Baird, à propos de son travail avec Heron Oblivion*. L’Américaine a une carrière, et sans doute un agenda, bien remplis, car, outre Heron Oblivion, elle a été membre du magnifique Espers, elle chante avec sa sœur, Laura, dans un groupe qui se nomme ─ évidemment ─ The Baird Sisters, elle joue de la batterie dans un groupe punk, Watery Love (connais pas). Elle poursuit également une carrière solo, et c’est le premier album de celle-ci sur lequel je vais aujourd’hui me pencher, Dear Companion.

C’est, paradoxalement, à des chanteuses britanniques, que me fait penser cette jeune femme, pourtant originaire du New Jersey. Ce sont, en effet, les noms de Jacqui McShee ou de Sandy Denny** qui me viennent à l’esprit quand j’écoute Dear Companion, d’autant plus que “Willie O’ Winsbury” est une ballade écossaise du XVIIIème siècle, que l’on trouve dans cet ouvrage dont je vous ai parlé à plusieurs reprises, Child Ballads***, source d’un magnifique album d’Anaïs Mitchell et Jefferson Hamer****.

Puisque j’en suis à mes rencontres avec “Willie O’ Winsbury”, Sandy Denny en donne une adaptation un peu libre sur le Liege & Lief (1969) de Fairport Convention, sous le titre “Farewell, Farewell”, Jacqui McShee, avec Pentangle, est non moins admirable (album Solomon’s Seal, de 1972), de même qu’Anne Briggs (Anne Briggs – 1971), et, chez les hommes, bien sûr, Richard Thompson. Il existe des dizaines de versions sur le Net, et chacune d’entre elles mérite d’être écoutée.

Mais, pour en revenir à Meg Baird, elle n’a aucunement à rougir de se retrouver au sein de cet aréopage très relevé, et sa version de “Willie O’ Winsbury”, sa voix magnifique et une guitare acoustique (selon l’arrangement, est-il précisé, de Sheila Kay Adams) dont elle joue superbement, est un vrai enchantement.

*Voir “Beneath Fields”.

**Voir les différentes chroniques que j’ai consacrées à Sandy.

*** Francis James Child publia ces cinq volumes, The English and Scottish Popular Ballads, entre 1882 et 1898. “Willie O’ Winsbury” est la “Child 100”. Je vous laisserai découvrir la jolie histoire de prince et de princesse dont il s’agit.

****Voir mes différentes chroniques consacrées à cet album, qui débute justement par “Willie Of Winsbury”.

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