Il y a déjà quelques mois, j’ai pu écrire ici* que «aucun groupe de cette époque, Stones et Beatles compris, n’a accompli le prodige de sortir cinq albums à la suite, qui sont autant de chefs-d’œuvre.» Il faut le redire, tant l’arbre “A Whiter Shade Of Pale” a caché la forêt Procol Harum.

“Homburg” est justement le single qui a suivi AWSOP, et qui a été édité quelques semaines après la sortie du premier album du groupe. Les critiques se sont jetés dessus en prétendant qu’il « ressemblait trop » au single emblématique du Summer of Love. Ah, bon ? Il s’agissait, certes d’un tempo lent, et on retrouvait, outre le texte littéraire-surréaliste de Keith Reid, assez singulier, à l’époque, le magnifique baryton de Gary Brooker, et le majestueux orgue Hammond de Matthew Fisher. Mais le côté baroque-Jean-Sébastien Bach avait disparu, et “Homburg” mettait en lumière la batterie magique de B. J. Wilson, le piano de Brooker, et la guitare de Robin Trower, ce que AWSOP n’avait certainement pas fait (Trower et Wilson ne jouaient pas sur ce titre).

En tout cas, “Homburg” fut un succès mineur pour Procol Harum, et cela préluda à un certain nombre de changements dans la composition du groupe, à commencer par le départ de Matthew Fisher.

Peut-être, comme d’autres, aurais-je un jour le goût d’entreprendre un travail intitulé : « La discothèque idéale du rock » ; soyez certains que les cinq premiers albums de Procol Harum y figureront en bonne place.

*Voir ma chronique de “Broken Barricades” ainsi que les autres concernant PH.

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