Cette chanson figure sur le 1er album solo de Sun Kil Moon, les précédents albums étant tous des œuvres collectives, réalisées avec d’anciens membres des Red House Painters.
Il s’agit donc de Mark Kozelek s’accompagnant sur sa vieille Silvertone à cordes nylon. Fidèle à la manière de composer qui était la sienne à cette époque, il use d’une superbe phrase de guitare qu’il répète, comme un mantra, et sur laquelle il pose sa voix fatiguée.
Il est, évidemment, difficile de pénétrer l’art de Kozelek si on n’accorde pas une certaine attention aux paroles qu’il écrit. Il s’agit là, pour Mark, de décrire ce qu’il voit par les fenêtres des hôtels qui l’abritent lors de ses tournées aux USA, même si son cœur est à San Francisco.
Dans la 2ème partie de la chanson, il se lance dans une très belle digression sur sa guitare, avant d’entamer le dernier couplet.
Il est difficile-mais on écoute Sun Kil Moon justement pour cette raison-de ne pas se laisser gagner par la profonde mélancolie qui se dégage des œuvres les plus marquantes de Kozelek. Personne, mieux que lui, ne sait transmettre ce sentiment d’être éloigné de sa maison, de ceux, et surtout de celle qu’il aime. Pourtant, rien n’est jamais plaintif ou pleurnichard ; il nous décrit, il nous montre, mais sans jamais se départir d’une pudeur qui lui permet d’occuper une place unique dans la musique américaine.

Alt. Version : http://www.oldclaudeblog.xyz/third-and-seneca-alt-version-sun-kil-moon/

Print Friendly, PDF & Email