Lana Del Rey est une chanteuse à la mode, ce qui signifie qu’elle n’est déjà plus à la mode. Un mot peut suffire à la définir, c’est celui de “glamour”.

Les paroles de cette chanson jouent sur une opposition entre des comportements qui peuvent paraître factices et superficiels, et des sentiments qui jouent (ou surjouent ?) la profondeur et l’authenticité. Pourquoi pas ?

Quoi qu’il en soit, et même si je ne me laisse pas prendre complètement par tout ça, j’avoue que j’ai été séduit par ce que Lana Del Rey (pseudonyme, bien sûr) nous proposait, pas seulement par sa plastique, et par ses lèvres qui font fantasmer une bonne partie de la population mâle de la planète, mais également par cette chanson, que je trouve très réussie, et qui ressuscite habilement Hollywood, ses stars, et toute l’imagerie qui leur est associée.

La chanson a été écrite par Lana elle-même (bon point) et par Justin Parker, et figure sur son 2ème album, “Born To Die”. Le clip vidéo est également réalisé par la chanteuse.

La chanson, enfin. La production insiste sur son caractère cinématographique avec ces cloches, au début du morceau, ces cordes, ces pizzicati, ce piano romantique; et par dessus cette orchestration qui ne fait aucune concession à la culture rock dominante, la voix de Del Rey qui ne charrie que mélancolie et tristesse. Hollywood, donc ; mais, et je l’écris sans aucune ironie, quand Hollywood nous fait frissonner de cette façon, nous emporte avec ce talent, eh bien oui, on se laisse emporter, on se laisse séduire, et on ne craint pas d’y succomber. Pour le dire autrement, on a beaucoup reproché à Lana Del Rey d’être un pur objet fabriqué par le “business” et une industrie du disque recyclant perpétuellement ses vieilles recettes. Je crois, au contraire, que Lana Del Rey est une vraie artiste, ayant une vision claire du but qu’elle poursuit, qui est de faire entrer un peu du rêve hollywoodien dans la réalité de millions de fans. Grande réussite.

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