La deuxième année de chaque décennie réussit bien à Bob Mould : en 1982, à la tête des fous furieux d’Hüsker Dü, il lançait son premier brûlot, “Land Speed Record” ; en 1992, leader de Sugar, il délivrait ce qui reste, à mon avis, son chef-d’œuvre, “Copper Blue”. En 2002, c’était “Modulate”, et en 2012, âgé de 52 ans, il se remet dans la ligne de Sugar, avec cet album, “Silver Age”*, qui montre bien qu’il est loin d’avoir baissé les bras.
Le livret du cd, avec des remerciements appuyés à Dave Grohl et aux Foo Fighters nous indique clairement la famille musicale à laquelle Bob se rattache**, sauf que lui fait ça dans sa configuration préférée du power trio, avec Jason Narducy à la basse, et Jon Wurster (de Superchunk) à la batterie.
Et nous avons, de ce fait, une collection de pop-songs survitaminées, dominées par sa guitare sans concession, et chantées d’une voix toujours intacte, qui porte la même révolte qu’aux temps d’Hüsker Dü.
“Angels Rearrange”, par exemple, n’oublie jamais de ciseler, par-delà le boucan*** des instruments, une vraie ligne mélodique, ce qui est, comme vous le savez, la seule colonne vertébrale possible d’une chanson.
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*c’est tout de même son 10ème album solo.
**quoiqu’il serait plus pertinent d’énoncer que les Foo Fighters n’ont fait que reprendre le flambeau de Sugar !
***ne froncez pas les sourcils ! J’adore ce boucan.
