Le onzième album de R.E.M., Up est assez clairement mal aimé. Le site “Consequence Of Sound”, par exemple, le classe à la 11ème place sur les 15 albums studio de R.E.M. Je commencerais par dire qu’il s’agit de l’un des albums de R.E.M. que je préfère, et tenter de vous faire comprendre pourquoi.

En 1997, le batteur Bill Berry quitte R.E.M. , et le groupe ne s’en relèvera pas, se comparant, dès cet instant, à un chien auquel il manque une patte, « capable de marcher, mais moins bien, très différemment, obligé de s’adapter à un handicap insurmontable… » Rappelons, au passage, que c’est Berry qui avait trouvé la mélodie de “Everybody Hurts”…

Up est donc le premier album post-Berry, et le groupe choisit de ne pas le remplacer, invitant des musiciens de studio, et surtout des boîtes à rythme, pour assurer la pulsation rythmique. Le producteur historique, Scott Litt est remercié et c’est Pat McCarthy qui assurera la production. Tout cela nous donnera un album dans lequel Mike Mills, de loin le meilleur musicien de R.E.M., ne trouvera pas vraiment sa place, dans lequel les guitares de Peter Buck n’auront plus du tout la même importance que dans tous les albums précédents, un album d’électro-pop, qui se souvient de ce que Brian Eno faisait à la fin des 70’s, un album léthargique, mélancolique, qui met en avant la voix de Stipe, lequel n’a jamais mieux chanté. Ce grand groupe a donc commencé sa fin de vie, mais il le fait comme le Soleil se couche, en colorant le ciel musical de teintes superbes, même si l’on sait que la nuit va bientôt venir. La suite, qui va être longue, et parfois pénible*, va quand même durer jusqu’à l’annonce officielle de la séparation du trio, en 2011.

Et donc, ce grand disque crépusculaire se termine par une chanson en forme d’épitaphe, “Falls To Climb”, et quel autre instrument que l’orgue est plus indiqué pour souligner ce qui ressemble à un adieu ?

Vous trouverez, sur YouTube, un très intéressant documentaire, daté de 1999, à propos de cette période, et de l’enregistrement de Up, et qui vous montrera, entre autres choses, que Radiohead a joué un rôle assez important dans l’élaboration de l’album.

*Les albums qui vont suivre vont, en effet, être beaucoup moins défendables.

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