Gravenhurst est le projet de l’Anglais de Bristol, Nick Talbot. Si vous croyez que, parce qu’il est Anglais, parce que son finger-picking, à la guitare, est d’une suprême qualité, parce qu’il est nourri de folk, et, malheureusement, parce qu’il est mort, on peut le rapprocher de Nick Drake, vous vous trompez ; c’est beaucoup plus compliqué que ça.

J’ai découvert Gravenhurst avec son second album, Flashlight Seasons, et Black Holes In The Sand, qui est venu après, est en fait un mini-album, puisqu’il ne dépasse pas la demi-heure.

Mais, pour ce mini-lp, Nick a commencé à explorer ce qu’il appelle la « face sauvage du folk » , Comus, Pearls Before Swine, etc, sous l’influence de deux amis américains, Jeffrey Alexander et Miriam Goldberg, qui jouent sur cet album, et ça l’a conduit à tenter une greffe de “bruits et d’électronique” sur son folk classique.

On en a une très belle illustration avec “Flowers In Her Hair”, dont le titre, évocateur de l’époque hippie que Nick n’a pas connue, n’est que l’évocation glaçante de l’immolation sur le bûcher d’une sorcière, par l’ensemble des habitants d’un village, et du retour de son fantôme, qui veut légitimement se venger.

La musique rassemble le splendide jeu de guitare de Nick, autour d’un “open-tuning” de Sol mineur, infiltré de bruits électroniques (le vent glacial ?) et d’un orgue jouant une note unique.

Et cet album renferme également une reprise du “Diane” d’Hüsker Dü que Nick a toujours refusé de jouer sur scène, pour des raisons qui vous sembleront évidentes si vous consultez les paroles.

Nick Talbot est mort à 37 ans, des suites d’une maladie, le 4 décembre 2014.

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