Cette année-là, j’ai été l’un des dix millions d’acquéreurs du cd de Moby, Play. Je m’en souviens comme d’un bon album d’électro, bâti à partir de nombreux “samples”, mais je dois vous avouer que, contrairement à mon habitude, je n’ai pas réécouté l’intégralité de Play, me focalisant sur ce très singulier “My Weakness”.

Moby est le nom qu’a choisi Richard Melville Hall, arrière-petit-neveu d’Herman Melville, d’où son nom d’artiste, évidemment.

Le morceau commence par un “sample”, dont Moby, lui-même, ne savait pas très bien d’où il sortait, «probablement un chant africain» disait-il. Grossière erreur, cher ami ! Il existe dans l’archipel de Nouvelle-Calédonie une petite île (10 km₂, 150 habitants) appelée Tiga. Au cours des années 80, des ethnologues sont allés enregistrer sur place un chant traditionnel, “Nyine u a tero”, lequel s’est retrouvé sur le disque de Moby. Les insulaires n’ont pas été très contents, et auraient au moins voulu que ce “sample” soit documenté avec précision sur la pochette du disque, ce en quoi on ne peut leur donner tort.

Ce très beau chant est bientôt recouvert par une nappe orchestrale en boucle, pseudo-debussyenne, et un piano, utilisé rythmiquement. La fin du morceau voit la résurgence du seul chant de la Mer de Corail. Les deux fragments sonores fonctionnent plutôt bien ensemble, et je crois bien que “My Weakness” a été utilisé lors d’un épisode de la série télévisée X-Files. Très agréable. Comme quoi, on peut faire beaucoup d’effet avec peu de choses.

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