C’est avec leur second album, Utopia Parkway, que j’ai découvert, pour mon plus grand bonheur, Fountains of Wayne. Et quel album ! Même s’ils allaient faire encore mieux par la suite, Utopia Pkwy* est un grand album, bourré de chansons qui donnent tout de suite envie de chanter avec eux. Entièrement écrit et produit par Chris Collingwood et Adam Schlesinger, le quatuor ─ complété par Jody Porter à la guitare, et Brian Young à la batterie ─ prouvait qu’à cette époque, où l’on ne parlait plus beaucoup de powerpop, ils savaient relever le flambeau de ce style, conjointement, d’ailleurs, avec Weezer**. Chris et Adam avaient l’art d’écrire des chansons d’une qualité mélodique incomparable, qui prenaient racines dans les premiers temps de la British Invasion***, et, ce qui ne gâte rien, avec une finesse de description et de justesse du trait, dans les textes, largement sous-estimée, mais qui les place parmi les plus grands. J’en ai donné un certain nombre d’exemples****.

“Troubled Times” vous expose une preuve de leur singulier talent. Sans aucune sophistication, avec une production simple, directe, laissant toute la place aux qualités intrinsèques de la chanson, la voix de Chris vrille dans votre cerveau une mélodie que vous garderez précieusement enfouie parmi les plus précieuses que vous connaissez.

*Suivant la graphie de la photo de pochette.

**Et je n’hésite pas, ici, à proclamer ma nette préférence pour Fountains Of Wayne, pourtant beaucoup moins connus que Weezer.

***que je me permettrais de définir schématiquement comme étant l’héritage des Beatles de Please, Please Me jusqu’à Rubber Soul (1963-1965).

**** “Hackensack”, “Michael And Heather At The Baggage Claim”.

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