Je vous fais toujours le même coup. Je vous parle d’un groupe français, pas très connu, en général. Et puis, le chant est en anglais, ce qui explique, d’ailleurs, que le succès ne frappe jamais à la porte de ces gens-là.

Voilà donc Overhead, qui rassemble trois musiciens très marqués par le jazz : Alexandre Destrez (piano, Fender Rhodes, Hammond B-3), Jean-Claude Kebaïli (basse), Christophe Demaret (batterie), ainsi qu’un guitariste et chanteur, nettement plus influencé par la pop et le rock, auteur-compositeur de toutes les chansons, Nicolas Leroux.

Retenez bien ce nom : Nicolas Leroux. Vous ne saviez pas qu’il existait, en France, un type capable de chanter de cette façon, capable de vous faire grimper sur des nuages, rien qu’en escaladant les octaves. J’entends qu’on me dit : « Mais, Jeff Buckley faisait ça ! » Oui, si l’on veut, et il est clair que Nicolas est plus proche de Jeff Buckley que de Joe Cocker, mais je trouve que leurs sensibilités sont très différentes, et Jeff Buckley ne plongeait pas les auditeurs dans cet engourdissement particulier que suscite Nicolas, en particulier dans cette chanson, “You Call It Love”, que l’on trouve sur le 1er album du groupe, “Silent Witness”*, comme si la température baissait de minute en minute, pour nous amener doucement aux portes d’un sommeil létal. Voilà une musique opiacée, pourtant en vente libre, et que je ne saurais trop vous conseiller de consommer sans craindre l’overdose…

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*produit par Stéphane Alf Briat.

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