Ce titre, qui ouvre le 3ème album éponyme de Mamani Keïta, est une invitation à la danse et à la joie, malgré la tonalité assez désabusée des paroles, qui expose clairement les difficultés qui assaillent l’immigration malienne, surtout lorsque, comme ça a été le cas pour Mamani, elle vécut pendant de nombreuses années sans papiers, et dans une précarité que son statut de choriste dans l’orchestre de Salif Keïta, ne parvint pas à effacer.

Enregistré sous la direction du guitariste Nicolas Repac, Mamani Keïta, en compagnie de son guitariste Djeli Moussa Kouyaté, nous concocte une belle fusion franco-malienne. Les instruments mandingues (ngoni, kora…) se mêlent habilement aux échantillons d’instruments de cultures très différentes ; il n’y a pas collage ou juxtaposition, mais intégration très réussie, et, comme je l’ai dit ci-dessus, il s’agit d’une chanson très dansante ;  je peux vous assurer qu’au cours d’une soirée bien animée, tous les participants en viennent à reprendre les paroles en chœur !

Et, bien sûr, j’ai eu la curiosité d’écouter le reste de l’album, et bien m’en a pris, car c’est une réussite totale. Mamani aligne des mélodies très belles et bien plus douces où l’Afrique prend le devant, avec des paroles souvent chantées en bambara.

En espérant que les conflits qui ravagent le Mali permettront tout de même la perpétuation de cette si riche civilisation mandingue et la survie des griots qui en sont les porte-paroles.

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