Eyes Open est le quatrième album du groupe britannique Snow Patrol, et là, je suis bien content de n’avoir à évoquer dans ma chronique que la chanson “Make This Go On Forever”, car en réécoutant tout Eyes Open, je n’ai pu m’empêcher de réprimer une légère grimace. Ce n’est pas que cet album soit mauvais, loin de là, mais il ne faut pas avoir peur de dire que Snow Patrol, qui était jusque là un groupe un peu exigeant, a cherché le “carton”, et l’a trouvé. Et on ne devient pas les plus gros vendeurs de disques de l’année 2006, avec six singles tirés de cet album, dont deux énormes succès, “You’re All I Have”, et surtout “Chasing Cars”, sans faire quelques courbettes vers ce que l’on appelle le grand public. Plus précisément, on se laisse aller à quelques facilités mélodiques ou rythmiques ; on pioche dans des “recettes” dont on sait qu’elles vont fédérer le plus grand nombre ; on appuie sur des refrains qu’il sera agréable de reprendre “en chœur” ; bref, on louche vers Coldplay, et ce n’est pas, sous ma plume, un compliment.

J’avoue pourtant qu’il ne me vient pas à l’idée d’interrompre prématurément la lecture de ce disque, car il faut bien avouer qu’il est parfois très séduisant, un peu comme une jeune femme qui aurait appliqué un maquillage outrancier.

Autour de Gary Lightbody, dont j’aime beaucoup la voix et qui est responsable des textes des chansons, on trouve comme précédemment Nathan Connolly à la guitare et Jonny Quinn à la batterie, avec les deux nouveaux, Paul Wilson à la basse, et Tom Simpson aux claviers.

Et “Make This Go On Forever”, me direz-vous ? Un piano, la voix de Gary, avec l’étiquette “écorché vif”, bien en évidence*, et un beau refrain avec des chœurs. On aimerait entendre plus souvent ce genre de choses à la radio, mais attention, il peut arriver que j’accepte de croire qu’on me vende de l’or alors qu’il s’agit de plaqué, mais je n’aime pas qu’on tente de me le refaire. Avertissement sans frais, cette fois-ci.

*Je suis un peu méchant, là.

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